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A nos pères

 

Galerie 2.13 pm, Paris

Du 1 er Juin au 18 juillet 2013

Un commissariat de Marie De paris -Yafil et Brankica Zilovic, Sur l’invitation de Frédérique Paumier-Moch 

Avec : Dalila Dalléas Bouzar, Nathalie Déposé, Sandrine Elberg, Marcell Esterhazy, Dimitri Fagbohoun, Roland Furhmann, Nandan Ghiya, Soheila Golestani, Bogdan Pavlovic,Milica Rakic, Mustapha Sedjal, Michaela Spiegel, Brankica Zilovic.

Dessin « Un Seul Héros, le peuple... mon Père »

Dessin, inscription sur papier d’arche, 65 cm x 50 cm, 2013


"A NOS PERES"

Marie De Paris -Yafil

 

« A nos pères»…Sur nos monuments de commémoration, comme aux épitaphes de nos cimetières, l’hommage au père et l’évocation de la mémoire due à nos ascendants affirment notre attachement, culturel, à l’idée de transmission générationnelle, dans l’Histoire, comme dans l’histoire de notre filiation.

« A nos pères»…morts pour la patrie / morts au combat…Dans cette formulation, transparaît immédiatement la dualité d’appartenance : l’homme mort pour sa patrie qu’évoquent les monuments publics de commémoration fut aussipère d’enfants dont il nourrit la mémoire, et son histoire, liée à celle de la nation, constitue en même temps l’histoire familiale et personnelle, l’identitéde ses descendants.

« A nos pères »…pource qu’ils ont vécu et nous ont donné, quelque soit leur histoire. Tous noussommes fils et filles de…

 

C’est à partir de cette idée que nous avons voulu mettre en lumière, au travers de l’œuvre, et souvent de l’histoire personnelle, des artistes que nous avons souhaité convier à participer à cette exposition, l’articulation entre histoire collective et histoire familiale, par le prisme de l’évocation d’une figure, celle du père, qui incarne souvent à la fois le lien à la notion de patrie, de pays, d’identité nationale, d’appartenance à une « terre », et l’histoire personnelle, familiale, l’identité individuelle, la filiation, l’héritage et la transmission.

 

Cette articulation de l’intime et de l’historique, au travers du récit, de la mémoire, de l’hommage, du témoignage, explorée ici dans sa dimension plastique, se glisse dans la double dimension de l’ « objectivité » de l’histoire telle qu’elle est rapportée par les livres et, pour une histoire plus récente, par les médias, et de la subjectivité émotionnelle de l’histoire familiale dans le même temps.

Sans doute l’Histoire est-elle faite d’histoires d’hommes, de femmes, d’enfants, de familles, qui la produisent, en sont le matériau vivant, parfois héroïque, parfois sacrifié, parfois soumis, parfois résistant. Fils et filles de nos pères, les artistes, avec la singularité de leur sensibilité, et nous tous, poursuivons au travers de leur histoire une quête identitaire historique, culturelle, psychologique, construisons une intimité dans laquelle l’Histoire affleure avec ou malgré nous, même dans l’ombre du secret.

 

Les artistes présents dans « A nos pères » ont ouverts leurs livres intimes, ont enquêté, tenté de reconstituer leurs histoires malgré les manques et les non-dits, reconstruit les liens qui les tiennent à leurs racines, et ont tous des histoires fascinantes, intimes et universelles à la fois, à nous conter.

Avec nos remerciements pour leur précieuse collaboration : Galerie Paris-Beijing, Paris (pour Nandan Ghyia) Laurent Quenehen, Les Salaisons, Romainville.

 

http://mariedeparis-yafil.over-blog.com/


Vidéo / Performance

« Un Seul Héros, le Peuple… mon Père », performance réalisée dans le cadre de l’exposition « Amnésia» le 1er décembre 2012, à la Galerie Karima CELESTIN, Marseille. Vidéo, 3 mn, format DVD, 2013

 

Vidéo / Performance « Un Seul Héros, le Peuple… mon Père »

La vidéo montrée ici témoigne d’une performance en deux actes, réalisée par Mustapha Sedjal le 1er décembre 2012 sur les murs de la galerie Karima Célestin, à Marseille, dans le cadre d’une interférence avec l’exposition « Amnésia ».

 

Acte. I

Inscription du slogan sur le mur. Mustapha Sedjal réactive, 50 ans plus tard, le slogan «UN SEUL HÉROS, LE PEUPLE» inscrit sur les murs d’Alger à la veille de l’indépendance en juillet 1962, sur les murs de la galerie Karima Célestin. Il l’analyse comme « phrase prise et reprise par le nouveau pouvoir en place pour construire cette utopie collective, mobilisatrice, pour arracher la révolution à ses héros et pour l’attribuer au peuple seul héros reconnu, marginalisant ainsi l’individu et sa mémoire. Une devise dans laquelle le peuple algérien devenue une pâte à modeler aux mains du nouveau pouvoir, l’enferme dans le moule de «la pensée unique». L’Algérie demeure otage d’une « Histoire bafouée » et moi, privé d’une part de notre vérité historique. »

 

Acte. II

« D’un trait, je barre le mot « Peuple » pour le remplacer par « mon père ».

 

Avec ce slogan, le système avait confisqué l'indépendance et a justifié la mise à l'écart des vrais « Héros » de la révolution algérienne. Au travers de cet «Acte Plastique», je re-convoque «l'Histoire(s)» à travers mon histoire familiale et je revisite la mémoire individuelle de mon père entre le réel et l’imaginaire. Face au silence et les non-dits de l’histoire officielle, une quête s’imposait devant la perte de « re-père », afin de reconstruire un « territoire / mémoire » ou les paradoxes de nos identités cohabiteront dans l’harmonie et la paix. J’exprime aussi par cet acte plastique, la difficulté d’existence des artistes post-indépendances qui peine à s’extraire du carcan politique définit par la doxa de "l’art pour l’art" » annihilant par la voie de l’exclusion - la non-visibilité - tout pluralisme de la création artistique. »

Complétant cette œuvre avec une proposition nouvelle. Mustapha Sedjal a réalisé spécialement pour l’exposition un dessin, intitulé « Un seul héros, mon père », fragile et épuré.